05 / 2011
L’Inde, inquiète de la présence clandestine, réelle et imaginaire, de Bangladais musulmans sur son territoire, et pressée par des mouvements xénophobes, a entrepris de construire un immense mur de séparation tout le long de sa frontière avec son voisin oriental. Cette frontière est l’une des plus complexes au monde, en raison du passé commun des deux pays et de l’histoire de leur création. L’élévation d’un tel mur crée de nouvelles tensions, dont les populations locales sont les premières à souffrir, sans pour autant représenter une solution à long terme à la surpopulation et à l’immigration bangladaises.
La frontière entre l’Union indienne et le Bangladesh s’étend sur 4.095 km. Le Bangladesh la partage pour moitié avec l’État indien du Bengale occidental et pour l’autre moitié avec les États indiens du Tripura, de l’Assam, du Meghalaya et du Mizoram. Par ailleurs, 1.116 km de frontière sont situés dans les eaux des deltas des grandes rivières asiatiques, le Gange et le Brahmapoutre. Le Bangladesh se trouve ainsi totalement encerclé par l’Inde à l’ouest, au nord et à l’est, et par le Golfe du Bengale au sud.
L’immigration clandestine bangladaise en Inde
L’immigration illégale de Bangladais en Inde date de la Partition de 1947 qui a divisé l’Inde britannique en deux pays, l’Union indienne et le Pakistan, lui-même alors formé du Pakistan occidental (actuel Pakistan) et du Pakistan oriental, qui prendra son indépendance en 1971 pour devenir le Bangladesh. Les motivations de cette première vague d’immigration étaient alors principalement religieuses, les hindous du Bangladesh (alors le Pakistan oriental) se réfugiant en Inde, tandis que les musulmans de l’Inde s’enfuyaient vers le Pakistan oriental.
Depuis, les entrées illégales ont continué. Difficilement quantifiable, la migration clandestine de Bangladais en Inde est estimée jusqu’à 20 millions depuis les années 70.
Pendant longtemps, la traversée illégale de la frontière a été tolérée par l’État indien qui n’a jamais mis les moyens administratifs pour contrôler les identités ou organiser des expulsions. Cette migration illégale est diverse et témoigne des liens économiques, culturels et familiaux très forts qui existent entre les deux pays et que la Partition n’a pas totalement rompus, notamment dans la grande région du Bengale partagée entre le Bengale occidental indien et le Bangladesh.
On estime que, jusqu’à la construction du mur, des milliers de Bangladais traversaient quotidiennement ou régulièrement la frontière, de manière illégale, pour aller travailler en Inde, et rentraient tout aussi régulièrement chez eux au Bangladesh. De nombreux membres d’une même famille, s’étant retrouvés, suite à la Partition, pour les uns en Inde pour les autres au Bangladesh, avaient également l’habitude de passer d’un pays à l’autre plusieurs fois par jour. Ces mouvements transfrontaliers faisaient partie du quotidien et n’étaient pas vécus comme de la migration mais plutôt comme de simples aller-retour.
Par ailleurs, le commerce informel et illégal de biens s’est développé autour de la frontière. La contrebande est une activité économique essentielle dans ces régions frontalières qu’elle fait en partie vivre. De nombreux pauvres du Bangladesh gagnent leur vie en transportant sur leur tête les biens à faire passer de l’autre côté de la frontière, principalement de l’Inde vers le Bangladesh. Il s’agit essentiellement de petits agriculteurs et des paysans sans-terre qui peinent de plus en plus à gagner leur vie avec l’érosion des rivières, l’augmentation de la population, la faible irrigation et les inondations. Pendant longtemps ce trafic a été peu risqué, il leur suffisait de soudoyer les gardes frontières qui prélevaient une taxe relativement faible.
Parmi les biens trafiqués figurent le sirop Phensedyl, interdit de vente au Bangladesh où il est utilisé comme une drogue, les médicaments, le riz, mais surtout le bétail. Vingt mille à 25.000 bêtes entreraient chaque jour au Bangladesh : le commerce transfrontalier est interdit en Inde (d’autant plus que la vache est un animal sacré pour la majorité hindoue) mais il est autorisé au Bangladesh où il fait l’objet d’une taxe (1).
Par ailleurs, la guerre de libération du Bangladesh de 1971, soutenue par l’Inde, puis l’instabilité politique et les difficultés économiques qui l’ont suivie ont poussé nombre de Bangladais à émigrer en Inde, principalement dans les États limitrophes du Bengale occidental, qui partage la même culture, et de l’Assam.
A l’heure actuelle, une part croissante des immigrants s’éloigne cependant des régions frontalières pour rejoindre les grandes villes où ils exercent de petits métiers : chauffeurs de rickshaw, ramasseurs d’ordures, journaliers, employés domestiques.
La migration illégale est organisée par un réseau de dalals, ou passeurs, présents dans les deux pays. Ils jouent un rôle central dans l’exploitation de la pauvreté, en « offrant » en Inde des emplois aux migrants bangladais, exploités comme main d’œuvre encore meilleur marché que les Indiens. Les dalals sont également au cœur du trafic d’êtres humains : des milliers de femmes et d’enfants en sont victimes, vendues comme prostituées dans les grandes agglomérations indiennes ou envoyées au Moyen Orient ou au Pakistan. Les femmes bangladaises font aussi l’objet d’un trafic visant à les marier à des hommes dans le Nord de l’Inde. Dans cette région, le ratio hommes-femmes indique une forte pénurie de femmes en raison de pratiques favorisant les garçons. De nombreux bébés filles meurent soit par fœticide ou infanticide, soit par privation plus ou moins délibérée de soins. Ces femmes sont généralement mariées dans des familles pauvres, pour quelques centaines ou milliers de roupies. Musulmanes, elles sont converties de force à l’hindouisme, mais restent très peu considérées et reléguées davantage à un statut d’esclaves que d’épouses. Si elles parviennent à s’enfuir et à retourner au Bangladesh avec leurs enfants, elles y subissent le même ostracisme.
Mais d’une manière générale, les Bangladais s’intègrent facilement en Inde, en raison des proximités physiques, linguistiques, culturelles, vestimentaires et économiques, en particulier s’ils s’installent au Bengale occidental. Ils tissent des liens, y compris matrimoniaux, avec les musulmans et les Bengalis indiens. En cas de contrôle par la police, ils affirment être Indiens, ce que les autorités peuvent difficilement vérifier, en l’absence de fichier centralisé des citoyens ou de système de carte d’identité. Par ailleurs, les autres papiers d’identité (carte de rationnement, carte d’identité électorale) sont faciles à obtenir, soit en les falsifiant soit en les recevant de manière frauduleuse des mains des autorités indiennes ou via les dalals. Ils peuvent alors acheter des terres et voter, exerçant une influence sur la politique régionale. Les partis politiques locaux utilisent d’ailleurs sciemment cette « banque de voix » lors des élections.
Cette difficulté à différencier les Bengalis musulmans indiens des Bangladais immigrés légalement ou clandestins a aussi ses revers. Les discriminations contre les personnes soupçonnées d’être des immigrés clandestins s’étendent aux Bengalis indiens musulmans, dont l’apparence physique, la religion et la culture sont similaires aux Bangladais. De son côté, le gouvernement du Bangladesh nie fermement l’existence d’une immigration clandestine vers l’Inde, trop content sans doute de voir s’alléger quelque peu le poids démographique insoutenable du pays. Il refuse en conséquence d’accueillir les immigrés expulsés d’Inde, affirmant qu’ils sont effectivement indiens.
Le mouvement anti-bangladais en Assam
L’agitation contre les immigrés bangladais est née en Assam, où l’organisation All Assam Students Union (Union des Étudiants de tout l’Assam, AASU) a demandé dès 1979 l’arrêt de l’immigration voire la déportation des populations bangladaises présentes. Ce mouvement, qui visait essentiellement les Bengalis musulmans, n’a pas hésité à recourir à la violence qui a culminé en 1983 avec le massacre de Nellie où 2.000 à 5.000 Bangladais musulmans ont été tués par les populations indigènes de l’Assam. L’accord de 1985 entre l’AASU et le gouvernement indien, qui prévoyait la construction d’un mur de séparation entre l’Assam et le Bangladesh, a mis fin à ce mouvement.
Mais, en 2005, un petit groupe de jeunesse assamais a relancé un mouvement de discrimination à l’encontre des Bangladais, notamment en envoyant sur les téléphones mobiles des habitants le message suivant : « Sauvons la nation, sauvons l’identité, faisons le serment : ni nourriture, ni travail, ni logement pour les Bangladais ». Face au blocus économique et à la violence latente, particulièrement sensible dans le district de Dibrugarh, de nombreux migrants bangladais ont préféré fuir.
Ces mouvements sont l’expression de la crainte fortement ressentie et exprimée, y compris par le Gouverneur et la Haute Cour de Justice de l’Assam, que les Assamais ne se retrouvent minoritaires dans leur propre région (2). L’installation d’immigrants du Bangladesh est décrite comme « l’invasion de l’Assam » par les populations bangladaises musulmanes, en particulier dans le bas Assam qui est d’ores et déjà devenu une région à dominante musulmane. Cette configuration démographique et religieuse fait craindre, à terme, la montée de revendications séparatistes et d’une union avec un Bangladesh avide de nouvelles terres, alors que sa population ne cesse de croître tandis que son territoire se rétrécit face à la montée des eaux du Golfe du Bengale due au réchauffement climatique.
Le mur de séparation
La construction du mur a commencé en 1992 à la suite des accords de 1985 en Assam. En 1998, le gouvernement central nationaliste hindou, mené par le BJP (Parti du Peuple Indien), a décidé d’étendre ce mur à toute la longueur de la frontière avec le Bangladesh.
Trois objectifs officiels président à l’élévation de cette muraille, au coût d’un milliard de dollars :
mettre fin à l’immigration clandestine, qui modifie aussi l’équilibre ethnique et religieux actuel dans les régions frontalières
lutter contre les trafics en tout genre
lutter contre les infiltrations terroristes islamistes et de militants anti-gouvernementaux et sécessionnistes actifs dans le Nord-Est : People’s Liberation Army from Manipur, ULFA (United Liberation Front of Asom) en Assam, NSCN (National Socialist Council of Nagalim) au Nagaland, All Tripura Tigers Force et National Liberation Front of Tripura au Tripura, United Achik National Front au Meghalaya. Selon New Delhi, environ une centaine de camps de guérilla sécessionnistes ou de camps d’entraînement de militants islamistes sont présents au Bangladesh. Des groupes islamistes comme le Harkat-Ul-Jehad-Al Islami (HUJI) partageraient des camps avec les insurgés indiens et seraient impliqués dans le trafic d’armes.
Il est probable aussi qu’une autre motivation non-officielle de l’Inde soit d’affirmer sa domination régionale en définissant plus clairement et physiquement ses frontières, alors qu’en d’autres endroits elles font l’objet de sévères contentieux avec les voisins plus redoutés que sont le Pakistan et la Chine.
Plus de 2.500 km de barrière se dressent déjà entre les deux pays. Le mur de séparation est constitué de deux rangées de barbelés s’élevant sur environ 2,5 mètres de hauteur. Une zone de 150 mètres de part et d’autre de la frontière internationale est censée constituer un no man’s land, en application d’un traité bilatéral de 1974 interdisant tout ouvrage de défense dans cette aire.
Conséquences pour la population locale
Mais la réalisation d’un tel projet ne va pas sans difficultés et relève parfois de l’absurde. En effet, la frontière qui a été délimitée artificiellement par la Commission Radcliffe en 1947 en traçant une simple ligne sur une carte, sans aucune enquête de terrain ni logique géographique ou socio-culturelle, passe à travers les champs, les villages, les rivières, les étangs et les maisons.
Certains habitants se retrouvent donc coincés entre la frontière et la barrière dont les voies d’accès sont fermées la nuit. Ils sont alors totalement isolés et en cas d’urgence n’ont pas même accès à un médecin. Au Tripura, par exempe, 8.800 familles vivant en-dehors des barbelés n’ont toujours pas été réhabilitées (3).
Lors d’une audition publique organisée par la Tripura Human Rights Organisation, des habitants ont témoigné des difficultés que créent dans leur vie quotidienne le mur et la présence de la Police des frontières indiennes (Border Security Force, BSF), agence paramilitaire dépendant du Ministère de l’Intérieur chargée de surveiller les frontières et de contrôler les mouvements migratoires :
« Il est désormais obligatoire de montrer nos cartes d’identité et la liste de nos biens y compris le nombre de charrues, etc. Le portail est censé ouvrir à 6 heures mais il n’ouvre souvent qu’à 8 heures. Et on nous oblige à évacuer nos terres avant le coucher du soleil. A la saison des récoltes, il nous est impossible de travailler dans un laps de temps fixe car les animaux comme les sangliers sauvages, les oiseaux ou les singes abîment nos récoltes. Nous devons donc rester pour les protéger. Dans les petits hameaux de montagne, la psychose a envahi les femmes car elles ne peuvent pas se déplacer facilement en la présence des soldats en uniformes. » (3)
Les conséquences économiques du mur peuvent également être localement désastreuses. Avec le mur, les petits paysans ne peuvent plus vivre de leur commerce transfrontalier. En revanche les riches entrepreneurs des grandes villes qui ont les moyens de traverser la frontière légalement, car ils ont des papiers et peuvent se faire délivrer des permis, monopolisent le commerce transfrontalier. Ainsi, dans l’État du Tripura, qui vit largement du commerce transfrontalier en grande partie illégal, 250 à 300.000 personnes pourraient être sévèrement affectées par l’arrêt de ce commerce (4).
Contrebande et violation des droits de l’Homme
L’entrée en contrebande de vaches indiennes destinées au Bangladesh continue cependant malgré le mur, les paysans devant soudoyer les gardes des frontières à hauteur de 1000 roupies pour un veau et de 3.000 roupies pour une bête adulte. Mais, si les soldats estiment que les habitants tentent de les contourner, ils n’hésitent pas à tuer pour leur rappeler que la loi, du plus fort, est entre leurs mains.
Selon l’organisation de droits de l’homme Human Rights Watch, la BSF applique une politique de « tirer à vue pour tuer ». Ces dix dernières années, plus de 900 Bangladais ont été tués à la frontière, certains par des tirs à l’aveugle tirés depuis le territoire indien vers le Bangladesh. Le rapport de HRW dénonce également les abus et les méthodes disproportionnées employées : abus verbal, intimidation, torture, exécution.
Les gardes-frontières suspectent toute personne qui s’approche de la barrière. Les paysans qui possèdent des champs près du mur sont particulièrement concernés. Les témoignages sont nombreux de passages à tabac arbitraires, y compris d’enfants faisant simplement paître les buffles. Dans tous les cas, la présomption d’innocence est bafouée, l’usage proportionné de la violence également, les prétextes de légitime défense n’ont aucune crédibilité, les victimes n’étant pas armées ou étant des enfants. Même si une personne tente de traverser illégalement la frontière ou se livre à un trafic, les gardes frontières n’ont pas le droit de tirer pour tuer sans sommation. Leur rôle est de les arrêter et de les remettre à la justice, ce qui n’est jamais le cas.
Cette situation de non droit concerne également les Indiens vivant près de la frontière. Les postes de contrôle sont parfois situés à plusieurs kilomètres de la frontière internationale et les soldats limitent la circulation, rendant la vie impossible et dangereuse aux paysans voulant accéder à leurs champs : « Nous sommes traités comme des étrangers dans notre propre pays », se lamente un jeune homme de Murshidabad (rapport de HRW).
Les soldats de la BSF sont souvent d’anciens soldats postés au Cachemire, ayant vécu beaucoup de stress et de violence, qu’ils reproduisent ici avec des habitants totalement vulnérables. Il sont décrits comme agressifs, insultant, violents. Quant à la police locale, elle refuse d’enregistrer les plaintes des habitants contre les forces de la BSF, considérant qu’« il est du devoir de cette dernière de battre les gens ».
Les officiers et soldats de la BSF bénéficient d’une totale impunité. Des deux côtés de la frontière, il semble qu’il y ait unanimité pour justifier ces pratiques voire exécutions pourtant illégales. Elles sont en effet confortées par les propos du Haut-Commissaire indien au Bangladesh mais aussi du responsable des BSF qui estiment que les personnes visées ne sont pas innocentes, puisque ce sont des contrebandiers. Une telle justification d’exécutions extra-judiciaires va pourtant à l’encontre du droit indien qui ne prévoit un tir qu’en cas de légitime défense.
Coopération régionale plutôt qu’isolement
Récemment, l’Inde, arguant que le mur de barbelés n’est pas un ouvrage de défense mais qu’il vise uniquement à éviter les infiltrations illégales et les mouvement transfrontaliers de rebelles, a obtenu de le construire sans respecter la distance de 150 mètres, ce qui allégera sans doute le calvaire des habitants bloqués entre la frontière et la barrière de barbelés.
Pour autant, on peut légitimement penser que le mur de séparation ne résoudra pas les problèmes régionaux. Il ne sera d’aucune utilité face à la pression de la population au Bangladesh, où s’entassent 142 millions d’habitants sur un territoire grand deux fois comme l’Irlande, représentant la densité de population la plus élevée au monde avec 1099 habitants par km². Les migrations historiques de la région du Bengale vers d’autres régions indiennes, encouragées par le colon britannique pour l’agriculture et les plantations de thé, ne sont pas prêt de cesser face à la poussée démographique, à la pression sur le foncier et à l’extrême pauvreté.
Par ailleurs, le Bangladesh est l’un des pays du monde qui sera le plus exposé aux conséquences du changement climatique. On estime qu’un cinquième du territoire sera inondé par un mètre d’élévation du niveau de la mer d’ici la fin du siècle. Le mur de barbelés ne fera qu’amplifier les tensions à la frontière qui verra un afflux massif de réfugiés climatiques ou environnementaux.
En réalité, l’Inde et le Bangladesh partagent des milieux écologiques semblables et en danger. Une politique de coopération bilatérale voire régionale, constructive et réaliste, est nécessaire pour y faire face, et non un mur de barbelés.
Cf. « Bangladesh relaxes norms for India to erect border fence », in Deccan Herald, April 8, 2011
immigration policy, immigration, bilateral relations, violence
, Bangladesh, India
Pour aller plus loin :
En français :
Humain Rights Watch, Inde/Bangladesh: Tirs aveugles et autres exactions commises par les gardes-frontières, 9 décembre 2010
En anglais :
Brad ADAMS, « India’s shoot-to-kill policy on the Bangladesh border », in The Guardian, January 23, 2011
Human Rights Watch, “Trigger Happy” Excessive use of force by Indian Troops at the Bangladesh border, 2010
Bidisha BANERJEE, « The Great Wall of India », in Slate, 20 December, 2010
V.K. SHASHIKUMAR, « The Subverted Indo-Bangladesh Border », in Indian Defence Review, Vol 24.2, Apr-Jun 2009
Delwar HUSSAIN, « Life and death in the Bangladesh-India margins », in open Democracy, March 2, 2009
Sayyed Sajjad ALI, « Fencing the Porous Bangladesh Border », in Worldpress, December 14, 2006
Subir BHAUMIK, Livelihoods on line at Indian border, in BBC News, June 28, 2005
Anand KUMAR, « Bangladesh: Fighting over Fencing », South Asia Analysis Group, April 8, 2005
S.K. SINHA, Governor of Assam, Report on illegal immigration to Assam, November 8, 1998
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