Voilà l’enjeu que s’étaient fixé un professeur d’économie solidaire, Isidor WALLIMANN et Hans-Georg HEIMANN, coordinateur d’un Mouvement de chômeurs et de précaires.
Il s’agissait, en fait, de rassembler, de relier des personnes et des groupes de personnes ayant des motivations diverses : (anti OGM - culture bio - adeptes du développement durable, d’éducation populaire, des productions locales auto-suffisantes, militants engagés dans les luttes contre la pauvreté);
Il fallait également les mettre en réseau, développer un concept de consultations et d’actions de formation permanente et… enfin, apprendre à cultiver, à produire sous des formes diverses ( culture de jardins, de toits, de balcons, apiculture en ville, etc…)
Tel était l’enjeu que s’étaient fixés les initiateurs du projet et lors d’une récente visite, nous avons pu constater que cela existe, fonctionne et… est susceptible d’inspirer d’autres initiatives du même genre.
En effet, en prenant en compte le manque de surfaces cultivables (ce qui était une évidence dans une ville comme Bâle) les contraintes à la fois écologiques et sociales, des hommes et des femmes se sont réunis et ont effectivement constitué leur association.
Ils se sont inspirés de l’initiative prise par Michelle OBAMA qui, il y a un an, a pris l’initiative de mettre en place un potager devant la Maison Blanche à Washington. Il s’agissait ni plus ni moins de faire comprendre à des gens de conditions diverses (qu’ils soient riches ou pauvres) qu’une salade, que des légumes proviennent de la terre et non pas des rayons de supermarchés.
Cette initiative n’était pas unique, l’idée d’une agriculture urbaine provient du fait des quartiers pauvres du Brésil et il paraît que cela existe aussi à Cuba. Il s’agissait tout simplement d’apprendre ou de réapprendre à se nourrir et notamment dans les villes et ne pas devenir dépendants des multinationales agroalimentaires.
En fait, la maxime d’Isidor WALLIMANN se résume à ces quelques mots : « tous les individus, là où il vivent, doivent prendre conscience d’où proviennent les produits qui les nourrissent, qu’ils consomment ».
Isidor est à la fois professeur d’économie solidaire, sociologue. Il est retraité mais loin d’être en retraite et… il a donc lancé cette idée, constitué une Association d’agriculture urbaine à Bâle, dont il a pris logiquement la présidence. Les 25 membres fondateurs de cette Association ne se préoccupent pas des marges bénéficiaires, des spéculations qui en découlent. Ils se basent uniquement sur les besoins quotidiens pour se nourrir dans de bonnes conditions, sur les règles à observer pour produire et les coûts que cela entraîne.
Pour être en règle avec l’administration locale, ils ont même obtenu le droit de cultiver sur le toit. Et c’est ainsi que l’on peut découvrir sur le toit d’un bâtiment situé dans une arrière-cour d’un bar, des herbes aromatiques, des fraises qui seront utilisées pour la confection de cocktails. Certes, il ne s’agit pas dans ce cas précis de produire des légumes de base mais de démontrer que les produits qui sont importés par les grands distributeurs peuvent être cultivés sur place à peu de frais.
Par ailleurs, les promoteurs de cette expérience «hors normes», ont pris conscience et veulent nous faire prendre conscience que pour nourrir une personne, il faut environ 50 à 60 m² de surface cultivable. Evidemment, cette expérience ne prétend pas solutionner les besoins alimentaires de l’ensemble de la Suisse mais… il s’agit en fait d’un exemple concret de prise de conscience, démontrant que chacun est responsable de sa nourriture.
Cette initiative ignore totalement les contingences du marché traditionnel : on ne parle pas de pénurie, du manque d’eau, des problèmes de transports, de rareté.
On constate que dans les plates-bandes qui décorent les jardins publics, il y a des choux à titre décoratif et on se dit : « et pourquoi pas les cultiver sur son balcon ? non seulement pour le plaisir des yeux mais aussi pour tout simplement s’alimenter »
Et c’est ainsi que l’on découvre des espaces de culture insolite : une arrière-cour encombrée précédemment par des voitures, le toit d’un garage, un balcon… Dans une cour intérieure, on découvre même des ruches d’abeilles, car il paraît même que la ville est un terrain privilégié pour les abeilles.
Forte de ces expérience, l’Association a mis en place une action d’information, de formation permanente, de consultations, d’accompagnement de projets divers et variés. Le lien a également été fait avec les jardins dits « familiaux » et tout cela dans un esprit de mise en commun, d’échange, de partage.
A Mulhouse, certaines Associations d’insertion font de la rénovation de logements pour des personnes en situation de précarité ; la construction d’un éco-quartier est également à l’étude avec des jardins communautaires.
Et… l’idée a été retenue pour s’associer à cette expérience bâloise et de mettre en réseau et en lien, nos idées et nos expériences, car nous restons persuadés que le lien est plus important que le bien.
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