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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Débat sur l’exclusion urbaine au sommet social de Copenhague

Cette fiche présente quelques éléments sur l’exclusion issus d’une rencontre préparatoire au sommet de Copenhague

David Bodinier

2010

La rencontre internationale de Copenhague, organisée dans le cadre des Nations-Unies en 1995, a été l’occasion de mettre en lumière les conséquences de la globalisation néolibérale avec une aggravation des inégalités entre les différentes régions de la planète et à l’intérieur de chaque pays. Trois domaines d’action ont figuré à l’ordre du jour de cette conférence : la lutte contre la pauvreté, l’intégration sociale et la création d’emplois productifs. Plus généralement, l’enjeu du sommet était de relancer le débat sur le développement dans la continuité des grandes conférences onusiennes (Rio 1992, Le Caire, 1994..). Cette fiche présente quelques éléments sur l’exclusion issus d’une rencontre préparatoire, ainsi que la mobilisation des associations et mouvements regroupés dans un forum-parallèle, préfigurant ainsi les contres-sommets altermondialistes.

 

Copenhague

Les grandes conférences des Nations Unies ont découlé de longs processus préparatoires qui ont permis le déroulement de nombreuses activités, rencontres, publications, conférences de la part des scientifiques, des associations et des mouvements. Au cours de ces rencontres, la  « question sociale » a souvent été au cœur des débats. En 1995 de nombreux observateurs constatent l’aggravation de la pauvreté, de l’exclusion et des inégalités. Selon les participants d’une conférence préparatoire de l’UNESCO à Roskilde : « le concept d’exclusion peut aider à comprendre la complexité des processus sociaux à l’œuvre dans le monde d’aujourd’hui et à élaborer de nouvelles propositions de politiques sociales ». Lors de cette conférence, Jacques Charmes a souligné la dimension de l’exclusion comme « perte du lien social qui entraîne une déchirure des tissus sociaux ». Les chercheurs de l’ORSTOM ont ainsi montré que « dans les sociétés africaines, la perte des relations sociales apparaît comme une calamité bien pire que la baisse ou la perte d’un revenu». Les débats ont également abordé la dimension urbaine de la pauvreté et de l’exclusion matérialisée par « une ségrégation spatiale qui crée de véritables frontières à l’intérieur des agglomérations ». La déclaration finale reprend cette préoccupation pour le phénomène urbain : « la pauvreté urbaine est en augmentation rapide, au rythme de l’urbanisation générale. C’est la, un phénomène qui s’intensifie dans tous les pays et régions et qui pose souvent des problèmes particuliers comme le surpeuplement, la contamination de l’eau, le manque d’hygiène, la précarité des logements, le crime et autres problèmes sociaux. Un nombre croissant de ménages urbains à faible revenu subsistent grâce aux femmes». Les thématiques de la cohésion sociale et du rôle des pouvoirs publics ont également été abordées par les participants qui ont relevé l’importance des nouvelles formes de partenariat entre les acteurs sociaux notamment le lien entre les mouvements citoyens et les politiques publiques.

La conférence de Copenhague a été l’occasion pour de nombreuses ONG et chercheurs de dénoncer les conséquence des politiques néolibérales, notamment les programmes d’ajustements structurels dans les pays en voie de développement promus par la banque mondiale. Parallèlement au sommet où 120 chefs d’État et de gouvernement se sont réunis et ont adopté un plan d’action contre le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale, un millier d’ONG ont participé au Forum 95 proclamant la faillite du néolibéralisme : « le système néolibéral, dominant en tant que modèle universel, a échoué ». La déclaration stipule : « même si le processus de négociation du Sommet a accompli quelque progrès en discutant certaines des questions essentielles, nous estimons que le cadre économique retenu dans les documents préparatoires est en contradiction fondamentale avec les objectifs du développement social équitable et durable. Ces documents témoignent d’une confiance exagérée en des ‘forces’ non contrôlables d’un ‘marché ouvert et libre’ comme base de l’organisation des économies nationales et internationales, ce qui aggrave les crises sociales mondiales actuelles au lieu de les soulager. Cette erreur sur les prémisses met en péril la réalisation des objectifs que s’est donné le Sommet social.» Ce forum a été une sorte de préfiguration des mobilisations altermondialistes qui ont émergé à la fin des années 90.

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Le débat sur l’exclusion

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En 2000, la session spéciale de l’assemblée générale de l’ONU « Copenhague Plus Cinq » s’est tenue pour évaluer les progrès de la lutte contre la pauvreté et de l’intégration sociale. En parallèle un Forum des ONG appelé « Genève 2000 » a regroupé plus de 3000 personnes au sein d’ateliers, débats et spectacles

Notes

L’alliance face à l’Apartheid

Quatre « carrefours continentaux » se sont tenus en février 1995 : à Beïjing pour l’Asie, Rio de Janeiro pour l’Amérique, Paris pour l’Europe, Le Cap pour l’Afrique.

Ces carrefours simultanés, précédant le Sommet Social Mondial de Copenhague, ont réuni des citoyens de plus de 60 pays ; ils sont le reflet d’une citoyenneté mondiale en formation, à la fois enracinée dans les réalités spécifiques locales, et prête à assumer la dimension mondiale des défis contemporains. Ces rencontres ont été un moment fondateur de l’Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire.

www.alliance21.org/2003/index_fr.html

Source

  • UNESCO, MOST, Gestion des Transformations sociales, de l’exclusion à la cohésion sociale, Synthèse du Colloque de Roskilde, mars 1995

  • Déclaration alternative de Copenhague, 9 mars 1995

  • photo : Javier Losa, sous licence Creative Commons

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