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Les centres de ressouces rencontrés - ‘t Hof Popkensburg

Pascale THYS

17 juillet 2009

‘t Hof Popkensburg

FICHE TECHNIQUE

Nbre de personnes âgées :

22 (20 personnes actuellement car un logement inoccupé) de 55 à 86 ans

Type de logement :

14 petites maisons mitoyennes à un étage nouvellement construites + 2 dans le corps de logis de la ferme.

Objectifs de l’association :

Créer un nouveau petit quartier sympathique dans une ancienne ferme. Au départ, l’objectif de vie était très communautaire, mais cette option a créé des tensions au sein du groupe initial, d’où un projet actuel avec moins de contraintes collectives.

C’est une association coopérative.

Caractéristiques spécifiques du projet :

Utilisation d’une ancienne ferme avec construction de logements autour du corps de logis. C’est le premier projet de ce type en Hollande, c’est un projet expérimental qui est encore aujourd’hui considéré comme un projet de prestige auxquels sont consacrés les moyens nécessaires. L’ambition est de faire essaimer ce type de projet dans le reste des Pays-Bas.

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Origine – contexte – historique du projet :

Le contexte social :

Il y a encore quelques années, on trouvait 140.000 personnes âgées dans les homes tandis qu’on en compte plus que 90.000 à l’heure actuelle. Et ceci malgré l’augmentation du nombre des personnes âgées. Il y a donc la volonté de leur proposer d’autres types de logement où elles peuvent être plus autonomes.

Le contexte économique :

La disponibilité de nombreux bâtiments de ferme (plus que 9000 aux Pays-Bas aujourd’hui en activité dont la moitié va encore disparaître dans les 30 prochaines années).

D’où l’idée de développer des projets d’habitat pour personnes âgée dans des fermes. Ce projet a pu voir le jour malgré le règlement urbanistique sévère (pas plus d’un ménage habitant une ferme) parce que le Bourgmestre était d’accord et que la ferme se situait en milieu semi-urbain.

(voir fiche WSB)

Montages financier – partenarial (aide au fonctionnement – soutien public) :

Coût de location :

Il existe un droit d’entrée, une personne seule paie 1.140 euros et deux personnes 1.820 euros. Cet argent sert à l’entretien du matériel commun (jardinage,…). Un bail est signé avec le propriétaire la société de logement Maatschappij van Welstand te Amersfoort.

Un grand logement coûte 375 euros par mois ; un petit 325 euros – les charges sont de 70 euros par mois pour une personne seule et de 110 euros pour un couple.

Il y a un petit logement vide qui peut être loué à la nuit (par exemple si la famille décide de rendre visite à son aïeul), pour 3,5 euros par nuit et par personne.

3. MAITRISE DE LA PERSONNE AGEE SUR L’ORGANISATION INTERNE DE SA VIE : SON PROJET DE VIE, SON ROLE, SON AUTONOMIE

Est-ce qu’on incite la PA à développer un projet de vie personnel ? Comment ? Est-ce que cela marche avec tout le monde ? Que fait-on sinon ? Accepte-ton qu’une PA ne participe pas aux activités ?

Il existe une vie de quartier : on va ensemble faire les courses ou chez le médecin. On maintient un logement vide pour accueillir des extérieurs, mais aussi pour qu’un candidat potentiel puisse y habiter quelque temps avant d’être coopté.

La seule activité minimale « obligatoire » est de prendre la café tous les matins ensemble vers 10H00. Il existe une tournante pour cette charge.

Il n’y a pas vraiment d’activités organisées en interne, mais les habitants d’ici participent aux activités du village.

Est-ce que la PA peut se rendre utile au sein du projet ? A-t-elle un rôle à jouer ? Comment est-ce que cela se passe concrètement ?

• L’entretien du jardin.

• Des cours de peinture dans les locaux.

• Des excursions.

• Des tâches à répartir entre les personnes du groupe en fonction des centres d’intérêt et compétence de chacun avec un changement toutes les 9 semaines (café – jardinage -…).

• Des personnes extérieures viennent s’occuper aussi du jardin et nettoyer les espaces collectifs.

Qu’est-ce qui crée des balises quotidiennes (en termes d’espace-temps) pour les PA ? Comment favoriser ces temps et ces lieux repères ?

Au départ, le projet était très collectif avec de nombreuses tâches communes dans le jardin, une vie commune importante (repas communs, etc.)

Aujourd’hui, il ne reste que 5 fois par semaine le café du matin. Si quelqu’un ne vient pas au café, il doit le noter sinon, on va le voir ou on lui demande ce qui se passe et pourquoi il n’est pas là.

Y a-t-il des aspects symboliques dans cette institution (valeurs promues – lieux spécifiques – projets – actions – personnes -…)

Le fait d’habiter une ancienne ferme est important pour ces personnes. Elles valorisent les aspects « traditionnels » de ce type d’espace : le type de construction en lattes de bois induite de peinture noire ; un jardin typique rempli de roses blanches. Dans le salon, il y a de nombreuses photos de l’ancienne ferme et de l’ancien château.

Face à la perte d’indépendance physique des PA, que met-on en Ĺ“uvre pour leur permettre de pouvoir exercer le maximum d’autonomie ?

Certains logements sont conçus pour accueillir des personnes handicapées ; l’escalier qui permet de se rendre à l’étage peut être aménagé avec un monte personne.

4. MODE DE COMMUNICATION AVEC LES AUTRES – POSSIBILITE DE PARTICIPATION ET DE DECISION – POSSIBILITE DE CONFLIT – LES LIENS AVEC LE MONDE EXTERIEUR

Existe-t-il des formes de réunion ? Existe-t-il une salle de réunion ? De quoi y parle-t-on ? A quoi servent ces réunions ?

La « réunion » journalière est celle qui se passe autour du café. On y règle tous les problèmes quotidiens.

Une réunion tous les deux mois, plus formelle, permet de discuter de choses importantes (par exemple, on y a discuté de la venue d’Habitat et Participation).

Comment se passe la communication entre les PA (des lieux – des moments de rencontre) ?

• Les espaces formels de communication : le café du matin ; la réunion tous les 2 mois

• Tous les espaces informels de rencontre (dans le jardin ; pour aller faire des courses ; etc.)

• Un climat de confiance entre les personnes (les clefs de certains logements restent accrochées à l’extérieur)

• Une petite maison d’accueil permet de s’ouvrir vers l’extérieur, par exemple lorsque l’on coopte une nouvelle personne : elle y séjourne 15 jours, puis on vote pour savoir si elle est acceptée. Si le OUI équivaut à au moins 80% des votants, la personne est acceptée.

Existe-t-il des relations avec l’extérieur ? (Où et comment cela se passe-t-il ?) (avec quelles personnes externes ? voisins, famille, etc.)

La petite maison permet d’accueillir des extérieurs – chacun est libre dans sa maison individuelle.

Les personnes de cet habitat à la ferme viennent de toutes les parties des Pays-Bas et n’ont donc pas d’attaches spécifiques au lieu (contrairement aux habitats groupés urbains visités).

Il y a peu de contact avec les gens de la ville voisine. Ceci est dû en partie aux débuts de cet habitat groupé qui fut très conflictuel : les gens ont eu une image négative de cet habitat.

Une fois l’an, une journée porte ouverte est organisée. Qui veut peut venir voir ce qui se passe ici.

Admet-on les conflits entre PA et l’institution ? Comment cela se passe-t-il ?Que fait-on avec les « plus remuants » ?

La vie collective de départ a généré beaucoup de conflits au sein du groupe. Les logements se sont alors vidés car les personnes sont parties. Finalement, dans cet habitat qui existe depuis 15 ans, ils ont arrêté les travaux collectifs depuis 7 années et les repas collectifs depuis 2 ans.

Si un conflit surgit, le Président du groupe a un rôle de neutralité pour gérer les discussions et problèmes. Mais on voit qu’en général le café journalier permet de résoudre la plupart des petits problèmes qui surgissent.

Qu’est-ce qui est le plus important au niveau relationnel pour les PA ? Est-ce que l’institution permet de favoriser ces moments relationnels importants ?

Venir habiter à la ferme est un choix que peu de personnes âgées font. Si elles décident d’habiter ici, c’est aussi parce qu’elles recherchent un certain mode de vie « au vert ». Les personnes se croisent donc pour le café, mais aussi pour entretenir et profiter de ces espaces verts. Ici aussi, la disposition des logements est en carré avec un patio intérieur (la cour de la ferme) est formé par le jardin commun. Les petites maisons sont bordées d’un chemin couvert, favorisant aussi les rencontres.

Le fait d’être un peu isolé oblige certains à s’organiser ensemble pour les courses, les rendez-vous chez le médecin, etc.

Selon vous, qu’est-ce qu’une PA peut « rendre » à l’institution ? à la société ?

Puisqu’il s’agit d’un habitat à la ferme, on peut supposer que ces personnes, par leur présence, permettent le maintien de ce bâtiment en état ainsi que des espaces verts à proximité.

Quels types de décision peut prendre la PA au sein de cette institution (par rapport à son logement – l’organisation de sa vie quotidienne – etc.)

Ces logements sont régis par des statuts communs de coopérative et un règlement d’ordre intérieur. Cette coopérative de locataires enregistrées devant notaire, le règlement est incorporé dans les statuts juridiques.

5. COHERENCE DU BATI – DE L’ARCHITECTURE – DES AMENAGEMENTS FACE AU PROJET – AUX VALEURS ; AMENAGEMENTS SPECIFIQUES POUR LES PERSONNES AGEES

Est-ce que l’organisation du logement – des locaux reflète les objectifs poursuivis ?

La disposition des maisons, la volonté de maintenir les éléments traditionnels du bâti, l’importance du nombre d’espaces collectifs à disposition semble refléter les objectifs de recréer une vie de quartier dans un environnement semi-rural.

Le logement est-il modulable, adaptable, évolutif ? Comment ?

Les logements peuvent être aménagés en fonction de certains handicaps (portes larges – escalier avec possibilité d’installer un ascenseur personnel – etc.)

On a pu constater l’évolution de cet habitat groupé d’une vie plus collective vers une vie plus individuelle, notamment l’ancienne salle à manger collective devenue en partie lieu d’exposition et de cours de peinture.

La PA cherche des repères. En quoi ce logement permet-il de maintenir des repères ?

A la question concernant les raisons qui ont poussé ces personnes à choisir ce type d’habitat (pour rappel, elles viennent de partout en Hollande), elles nous ont répondu :

• Souhait de changer de logement et participation à une journée porte ouverte ou lecture d’une petite annonce ;

• Souhait de créer un réseau relationnel nouveau ;

• Souhait d’habitants des villes à vivre dans un cadre vert ;

• Souhait d’être proche de sa famille.

Les repères souhaités de ces personnes sont différents d’une personnes à l’autre (maintenir d’anciens repères comme la famille ou créer de nouveaux repères avec un réseau relationnel nouveau – dans un cadre vert pour des citadins).

A proximité de quels services se trouve ce logement ?

Cette ancienne ferme semi-rurale se situe à proximité d’une ville. Il faut donc se rendre à la ville pour profiter des services. Quelques extérieurs viennent cependant effectuer des travaux pour le groupe (jardinage – nettoyage).

Existe-t-il des règles internes pour l’occupation des logements – locaux collectifs ? lesquelles ?

Les statuts juridiques de coopérative et le règlement d’ordre intérieur explicite ces règles.

Quels aménagements spécifiques pour rencontrer les problèmes des PA (en termes de déplacement – lumière – accessibilité – handicaps spécifiques) ?

Large porte – sanitaires adaptés – accès de plain pied aux petites maisons – escalier avec possibilité d’adapter un ascenseur personnel – un logement de plain pied adapté pour des personnes handicapées.

A-t-on prévu un mode de circulation ou de vision spécifiques entre les divers espaces ? Que voit-on d’une pièce à l’autre ?

Un côté de la petite maison donne sur le patio intérieur, l’autre côté sur le jardin personnel.

Existe-t-il des espaces avec des spécifications d’usage (lesquelles ?) et des salles sans spécification d’usage ?

De nombreux espaces collectifs sont à disposition :

• Salon commun où l’on prend le café, où l’on se réunit ;

• Salle à manger commune avec atelier de peinture ;

• Cuisine commune ;

• Salle à vélos et espace pour matériel de jardinage ;

• Wasserette commune

• Etc.

Peut-on personnaliser les lieux « collectifs » ? déposer se affaires intimes, avoir des meubles à soi, avoir ses plantes, un espace à jardiner, un espace de rangement ?

Oui, on voit dans diverses pièces des peintures réalisées par des personne qui fréquentent l’atelier de peinture organisé au sein de l’habitat.

Peut-on inviter des personnes extérieures ? Dresser une table pour 8 invités ? Permettre à un extérieur de passer la nuit ? Avoir un animal domestique ?

Oui, ce n’est à l’évidence pas la place qui manque ici !

Présence d’un chien dans l’habitat groupé.

Les sanitaires et les cuisines possèdent-ils des équipements spécifiques ?Lesquels ?

Les sanitaires : WC surélevés – douches de plain-pied avec barre pour se tenir debout.

Le logement prévu pour une ou deux personnes handicapées possède d’autres équipements spécifiques (ouverture des fenêtres, SDB au rez-de chaussée, etc.)

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Key words

social innovation, fight against exclusion, access to housing, solidarity, social link


, Netherlands, Sint Laurens (Zeeland)

file

Logement collectif pour les personnes âgées aux Pays-Bas

Source

Interview

Nom de l’association :

’t Hof Popkensburg

Coordonnées utiles :

Carla Eikenaar

Kasteelstraat, 7 – 4333 RK Middelburg – T. : 0118-612612

Personnes rencontrées (titres – fonctions) :

Wim Kromwijk de la Fondation WSB (Wonen van Senioren op Boederijen) + 9 personnes du groupe.

Habitat et Participation - Place des peintres 1/004, 1348 Louvain-La-Neuve, BELGIQUE - Tél. (32) 10 45 06 04 - Fax (32) 10 45 65 64 - Belgium - www.habitat-participation.be - hep (@) tvcablenet.be

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