Les pénuries d’eau dans le monde vont aller en s’intensifiant. Il est alors nécessaire d’anticiper en dépit des incertitudes et de fixer de nouvelles règles pour la gestion et le droit d’accès à la ressource.
Des experts du monde entier ont participé, à Séville (Espagne), en juin 2007, au premier forum consacré aux pénuries d’eau. Il en ressort que l’Humanité va faire face, à l’avenir, à des sécheresses plus fréquentes, plus longues et plus sévères. Or, l’ensemble des acteurs est mal préparé pour faire face à cette situation. Il en résulte que l’anticipation est de la plus haute importance mais, à cet égard, toutes les régions du monde n’en sont pas au même point. Les pays riches disposent d’infrastructures (barrages, retenues, canaux…) qui leur permettent de mieux gérer le manque de précipitations mais, dans les pays en voie de développement, quand les pluies cessent ou se raréfient, c’est la faim qui s’installe et la pauvreté augmente.
Pour les spécialistes, les sociétés humaines abordent une zone d’incertitude où les solutions familières ne sont plus fonctionnelles. Il faut se tourner vers de nouvelles sources d’approvisionnement – dessalement et recyclage en particulier. Mais, au préalable, disent avec force les experts réunis à Séville, il faut économiser l’eau et améliorer la gestion de l’eau, souvent anarchique. Pour ce faire, il faut connaître le fonctionnement du milieu naturel et protéger sa survie. Ensuite, il faut arbitrer les priorités entre usagers et, si nécessaire, redéfinir les droits d’accès à l’eau entre les villes, les campagnes, les industries et les producteurs d’électricité, ce qui suppose revenir sur des situations acquises. Comme l’agriculture consomme en moyenne 70% de l’eau douce, les marges de manÅ“uvre vont être importantes. Il est alors capital de définir de nouvelles règles de gestion de l’eau pour éviter (ou à tout le moins limiter) les conflits.
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Regards croisés sur la gestion de l’eau
Il est clair que le monde doit édicter de nouvelles règles car nous abordons une période où l’humanité doit être économe en eau, où les sociétés humaines doivent se muer en sociétés économes en eau. Des arbitrages doivent se faire mais il faut que tous aient l’impression de participer à des situations gagnant-gagnant afin d’éviter des guerres et des tragédies. Il est aussi fondamental que la solidarité entre humains s’exerce et s’exprime à plein car riches et pauvres ne sont pas confrontés aux mêmes risques. Faute de quoi, le monde deviendra très dangereux.
Il est aussi capital d’anticiper même si les spécialistes avouent que les certitudes ne sont pas de mise en la matière.
Vitale, l’eau le sera au plus haut point à l’avenir.
Article de Gaëlle Dupont, « Face à la sécheresse, une meilleure gestion de l’eau s’impose », Le Monde, 22 juin 2007