La vision et l’expérience du GES concernant la construction d’une culture de réseau parmi les organisations de la société civile à Veracruz
Gerardo ALATORRE, Rosa Delia CAUDILLO FELIX
08 / 2006
L’initiative du GES a favorisé l’élaboration d’un agenda citoyen et la mobilisation d’outils méthodologiques avant, pendant et après une rencontre dont les résultats vont vers la création d’un nouveau réseau.
Antécédents
À Veracruz, lorsque le GES était un nouveau-né au début de l’an 2000, nous nous sommes chargés de l’élaboration d’un agenda sur Santé et Environnement inscrit dans des processus au niveau de l’Etat et du pays et mené par plusieurs réseaux citoyens tels que le Réseau d’Organismes Civils de Veracruz (ROCVER), et le Réseau d’Information et d’Action Environnementale de Veracruz (RIAAVER. L’une des fonctions de ces réseaux régionaux est d’animer, en tant que plate-forme, des dynamiques citoyennes diverses. La position aussi bien de la RIAAVER que de la ROCVER (dans sa première étape comme réseau d’organismes civils et dans sa nouvelle étape comme Réseau d’Organisations Citoyennes) auprès des médias, des institutions gouvernementales et du secteur académique, est d’ouvrir le chemin et de soutenir les propositions et demandes des groupes et organisations régionales autour des questions du droit à savoir, de la qualité de vie, de la justice et démocratie, pour ne citer que les thèmes les plus généraux.
Genèse d’une dynamique d’organisation citoyenne
Mi 2004, avec l’élan de l’Espacio Ciudadano, le GES s’est intégré à un processus très dynamique qui cherchait à positionner les demandes de plusieurs organisations de la société civile dans la conjoncture électorale de Veracruz, et qui a abouti à la formation du Réseau d’Organisations Citoyennes de Veracruz (ROCVER). Plusieurs ONGs et quelques organisations sociales ont perçu cette conjoncture comme une bonne opportunité pour donner une large visibilité à leurs propositions de politique publique et pour obtenir des engagements de la part des candidats et des élus, ainsi que pour proposer des candidatures citoyennes. Dans ce contexte, un autre enjeu a été de surveiller les élections.
Le GES a décidé de participer et d’accompagner cette initiative, pour lui conférer, dans la mesure du possible, une orientation politico-méthodologique qui permette de donner une transversalité en liant les domaines (thématiques, organisationnels et géographiques) des organisations. Cela favorise la construction d’une culture de travail en réseau qui ouvre des espaces de réflexion sur les pratiques, qui favorise l’acquisition d’une vision complexe et holistique sur les problèmes et les processus sociaux-culturels-politiques, et qui renforce les compétences pour produire des savoirs et agir d’une manière coordonnée.
Avec les organisations investies dans cette initiative nous avons dessiné de façon conjointe un plan de travail qui prenait en compte :
l’élaboration d’un « agenda citoyen pour la démocratisation de Veracruz » en tant que document provisoire, toujours ouvert aux modifications, et qui puisse réunir les propositions issues de l’expérience des organisations ;
la réalisation d’un Forum Citoyen pour la Démocratisation de Veracruz, au niveau de tout l’Etat ;
la réalisation de quatre forums régionaux pour faire connaître l’agenda et l’alimenter, ainsi que pour renforcer les confiances et les alliances ;
la préparation de réunions avec des candidats.
Pour élaborer l’agenda nous avons essayé de combiner une vision transversale avec une vision thématique. Parmi les aspects transversaux, il y avait le droit à l’information publique et d’autres domaines du cadre légal et institutionnel pour la démocratie participative et représentative. Pour les chapitres thématiques, il y a eu une répartition en fonction des thèmes sur lesquels chaque organisation travaille depuis longtemps, et sur lesquels elle a accumulé des expériences, des savoirs et des propositions : Droits de l’homme et justice ; Réforme municipale ; Droit à un environnement sain ; Le milieu rural ; Peuples indiens ; Migration ; Droits des enfants ; Genre ; et VIH-SIDA. L’agenda a pris la forme de petit cahier, rédigé avec un langage très accessible, dont 1000 exemplaires furent imprimés.
Préparation méthodologique du Forum Citoyen pour la Démocratisation
Le Forum Citoyen pour la Démocratisation de Veracruz eut lieu en juillet 2004. Le GES participa à la préparation méthodologique, à partir de laquelle la rencontre se déroula de la façon suivante : Après une présentation générale de l’Agenda, les participants (une centaine, membres d’organisations de base, gouvernements municipaux, ONGs, académiques, presse et quelques fonctionnaires gouvernementaux) ont formé quatre groupes de travail. Chaque groupe a entamé la discussion d’une série de thèmes, mais de façon transversale nous avons tous discuté quelques « axes vers une démocratie participative » : les voies pour la participation, les ressources légales pour la démocratie directe, le fait de rendre des comptes, la visibilité et éclairage de la conduite des autorités, la citoyennisation des organismes publics autonomes, la reconnaissance légale des formes indiennes d’élection et de représentation ; et l’élection de femmes aux postes d’élection populaire.
En plénière, après la présentation du travail de chaque groupe, on a discuté les stratégies pour faire connaître l’agenda et pour le présenter aux candidats. On a aussi parlé des perspectives d’une liaison plus étroite entre les organisations, et la décision fut prise de créer le Réseau d’Organisations Citoyennes de Veracruz (ROCVER). Les membres du GES ont essayé de promouvoir que certaines fonctions soient définies et que l’on assume quelques engagements pour pouvoir partir, après la rencontre, avec les dispositifs indispensables pour maintenir, entre les régions et entre les organisations, le flux d’informations, savoirs et ressources de toutes sortes utiles pour l’action. Notre insistance n’a pas eu de résultat. (1)
Résultats du Forum
Après le Forum de juillet 2004, la ROCVER tenta de rencontrer des candidats, sans y réussir. Et elle a organisé quatre rencontres régionales afin de faire connaître l’Agenda et d’ouvrir des espaces de discussion sur la situation de chaque région, pour ainsi enrichir l’Agenda.
L’Agenda, en tant qu’outil de débat avec les instances de pouvoir, acquit peu à peu une certaine visibilité publique, et elle a même substitué la place du réseau en tant qu’initiative organisationnelle : des gens ont commencé à utiliser le terme « agenda » pour désigner le réseau.
Dans les rencontres régionales, l’Agenda fut présenté et discuté, et il y a eu un certain feedback, mais les résultats furent assez pauvres en ce qui concerne l’établissement de liens plus permanents.
Là où l’on a réussi à renforcer un lien permanent, ce fut parmi les groupes à Xalapa, qui constituent le «noyau promoteur de la ROCVER».
Le rôle que le GES a eu et continue d’avoir dans ce noyau est un rôle d’incitation. Nous stimulons la réflexion sur les pratiques, le suivi aux rencontres régionales, la liaison avec ceux qui y ont participé et le traitement stratégique de l’Agenda. En essayant de promouvoir que les organisations fassent le lien entre leur vie interne et le développement du réseau, nous leur avons posé les questions suivantes : Quelle est la place du développement du réseau dans le programme de chaque organisation ? Quelles ressources (humaines, en temps, etc.) va-t-elle lui consacrer ? Parmi les informations et ressources thématiques et transversales que chaque organisation gère dans son activité quotidienne, quelles sont celles qu’elle veut partager, mettre en réseau ?
…. Le GES était une espèce de voix interne des réseaux, qui organisait, énonçait, retournait, mettait en question, rendait viable, accompagnait, proposait…
citizens network, participative democracy, knowledge exchange
, Mexico
Des pistes vers la gestion des savoirs dans les réseaux sociaux
GES (Gestion de saberes - Gestion des savoirs) - Xalapa, Veracruz, MEXIQUE - Mexico - rosicaudillo@gmail.com; geralatorre@gmail.com