La coopération avec l’Angola
04 / 2006
L’Angola sort tout juste d’un conflit qui s’est étalé sur plus de quarante ans. C’est donc d’un pays détruit dont il s’agit, désormais à reconstruire, riche en pétrole mais très endetté et peu réputé pour sa "bonne gouvernance".
Aussi le FMI a-t-il plusieurs fois exhorté l’Angola à afficher des comptes plus transparents. Selon l’organisation internationale, 4.22 milliards de dollars (soit environ 9.25% du PIB) auraient été détournés de la banque centrale angolaise. Les recettes liées à l’exploitation de diamants apparaîtraient également de manière éparse et irrégulière dans les comptes publics, tout comme celles du pétrole. Les négociations entre l’Angola et le FMI virent donc le plus souvent à la confrontation.
Fatigué de palabrer avec le FMI, l’Angola a donc décidé de faire appel à la Chine - très intéressée par les ressources pétrolifères du pays - pour financer ses projets.
Le pays africain s’est ainsi vu accorder un prêt de 2 milliards de dollars par l’Eximbank, banque chinoise. Selon Jean-Philippe Rémy, d’autres financements seraient en cours, atteignant les 8 milliards de dollars sur trois ans, le tout avec des taux d’intérêts défiant toute concurrence puisque avoisinant les 5.5%. Qui plus est, ces prêts ne sont même pas conditionnés par des critères de "bonne gouvernance".
Comment la Chine rentre-t-elle dans ses frais ?
En ayant obtenu que les travaux de reconstruction financés, grâce à ses prêts, soit réalisés à hauteur de 70% par ses entreprises, avec une main d’Ĺ“uvre exclusivement chinoise.
En se remboursant en partie en nature. La Chine s’est ainsi vue remettre plusieurs permis d’exploitation pour plusieurs blocs pétroliers.
Discrètement, au cas par cas, mais aussi dans des domaines nouveaux, la Chine intègre la scène politico-économique internationale bouleversant ainsi l’architecture et les protocoles traditionnels. Reste à savoir, si ces modes de négociations bilatérales avantagent réellement l’Afrique. Il est permis d’en douter.
governance, IMF
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REMY Jean Philippe, Bonne gouvernance : fort de son pétrole, L’angola se tourne vers la Chine pour échapper aux exigences du FMI, Le Monde du 06/07/2005.
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